Dans un contexte de plus en plus incertain, marqué par des tensions géopolitiques et des fluctuations économiques, il est impératif pour les investisseurs de bien comprendre la valeur économique et la valeur boursière des entreprises dont ils détiennent des titres. La participation des marchés, influencée par les crises internationales, les politiques monétaires et les cycles économiques, peut affecter la rentabilité et la pérennité des investissements. Connaître la véritable valeur d’une entreprise permet non seulement d’optimiser ses décisions d’achat ou de vente, mais aussi d’anticiper d’éventuelles difficultés, voire une sortie de bourse ou une liquidation. L’analyse de la valorisation d’un titre repose sur plusieurs approches combinant fondamentaux financiers et indicateurs de marché, offrant ainsi aux investisseurs une vision plus précise de la solidité et du potentiel de croissance d’une entreprise.
La valeur d’une action en France, comme dans la plupart des marchés financiers, peut être vérifiée de différentes manières selon le contexte et l’objectif. Voici quelques-unes des méthodes les plus courantes pour calculer la valeur d’une action :
1. Prix du marché (Valeur de marché)
Le prix d’une action en bourse est déterminé par l’offre et la demande sur le marché. Il s’agit du prix auquel une action est échangée à un moment donné. Ce prix est influencé par divers facteurs, notamment les performances de l’entreprise, les perspectives économiques, les taux d’intérêt et les sentiments du marché.
2. Valeur intrinsèque
La valeur inhérente d’une action est une estimation de sa valeur réelle, basée sur des fondamentaux économiques. Il existe plusieurs méthodes pour calculer cette valeur :
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Méthode des flux de trésorerie actualisés (Discounted Cash Flow – DCF) : Cette méthode consiste à estimer les flux de trésorerie futurs que l’entreprise générera et à les actualiser pour obtenir leur valeur présente. La somme de ces flux actuels représente la valeur intrinsèque de l’entreprise, que l’on divise ensuite par le nombre d’actions en circulation pour obtenir la valeur d’une action.
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Méthode des comparables boursiers : Cette méthode consiste à comparer les multiples de valorisation (comme le ratio cours/bénéfice, le ratio cours/valeur comptable, etc.) de l’entreprise avec ceux d’autres entreprises similaires du même secteur.
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Méthode de la valeur d’actif net comptable : Il s’agit de la valeur des actifs nets de l’entreprise (actifs moins passifs), divisée par le nombre d’actions en circulation. Cette méthode est surtout utilisée pour les entreprises qui possèdent beaucoup d’actifs tangibles.
3. Valeur comptable (ou valeur nette comptable)
La valeur comptable d’une action est calculée en divisant les capitaux propres de l’entreprise (actifs nets) par le nombre d’actions en circulation. C’est une mesure de la valeur d’une action basée sur les données comptables de l’entreprise, sans tenir compte de la valeur marchande ou des perspectives futures.
4. Valeur de liquidation
Cette méthode évalue ce qui recevrait les actionnaires si l’entreprise devait être liquidée, c’est-à-dire vendue et ses dettes remboursées. Cela donne une valeur plus conservatrice de l’action.
5. Valeur boursière globale
Elle est obtenue en multipliant le prix de l’action par le nombre total d’actions en circulation, ce qui donne la capitalisation boursière de l’entreprise. C’est une mesure de la taille de l’entreprise sur le marché boursier.
6. Évaluation par les bénéfices
On peut également évaluer une action en fonction des bénéfices qu’elle génère, par exemple à travers le ratio cours/bénéfice (PER). Ce ratio est calculé en partageant le prix de l’action par le bénéfice par action. Il permet de savoir combien les investisseurs sont prêts à payer pour chaque euro de bénéfice généré par l’entreprise.
Conclusion
La valeur d’une action peut varier considérablement en fonction de la méthode utilisée, de la situation économique et des perspectives spécifiques de l’entreprise. Les investisseurs combinent souvent plusieurs de ces méthodes pour obtenir une évaluation plus précise et pour prendre des décisions d’investissement éclairées.
comprendre l’évaluation d’une action est cruciale pour déterminer le niveau d’entrée (achat) ou de sortie (vente) d’un titre. Voici pourquoi :
1. Identifiant si une action est surévaluée ou sous-évaluée
- Une action sous-évaluée par rapport à sa valeur intrinsèque peut représenter une opportunité d’achat.
- Une action surévaluée peut être un signal de vente ou d’attente d’un meilleur point d’entrée.
- L’utilisation du PER (Price-to-Earnings Ratio) , du Price-to-Book (P/B) et des flux de trésorerie actualisés (DCF) peut aider à déterminer si l’action est à un prix intéressant.
2. Améliorer le timing d’entrée et de sortie
Même si l’évaluation fondamentale est clé, elle doit être combinée avec l’analyse technique pour affiner le moment d’achat ou de vente. Par exemple :
- Une action sous-évaluée mais dans une tendance baissière peut continuer à baisser avant de rebondir.
- Une action surévaluée mais avec une forte dynamique haussière peut encore monter avant de corriger.
- Les indicateurs comme le RSI, MACD, les bandes de Bollinger et les moyennes mobiles permettent d’affiner le timing.
3. Déterminer des niveaux de prise de profit et de stop-loss
- Une action achetée à un bon prix grâce à l’évaluation peut permettre de définir un objectif de prix réaliste (basé sur la valeur réelle ou des résistances techniques).
- Une action surévaluée peut être vendue avant une correction, optimisant ainsi les gains.
- L’évaluation fondamentale aide également à fixer un stop-loss intelligent , en évitant de sortir trop tôt sur une simple possibilité.
4. Adapter sa stratégie à l’horizon de placement
- Un investisseur à long terme privilégiera les fondamentaux (valeur suscitée, croissance des bénéfices).
- Un trader court terme utilisera davantage les fluctuations de prix et les signaux techniques pour entrer et sortir rapidement.
Conclusion
L’évaluation d’une action est une base essentielle pour comprendre si un titre est intéressant à acheter ou à vendre, mais elle ne suffit pas seule. Elle doit être croisée avec l’analyse technique et le sentiment de marché pour optimiser les décisions de trading.
L’évaluation d’une action peut également permettre de détecter le déclin d’une entreprise et d’anticiper une éventuelle liquidation ou une sortie de la bourse. Plusieurs indicateurs financiers et signaux permettent d’identifier ces situations à temps :
1. Détection du déclin financier d’une entreprise
Plusieurs indicateurs permettent d’anticiper les difficultés financières d’une entreprise :
🔹 Détérioration des résultats financiers
- Baisse continue du chiffre d’affaires et des bénéfices : Une entreprise qui voit son bénéfice net chuter trimestre après trimestre est en difficulté.
- Marge brute et marge nette en diminution : Une baisse des marges signifie que l’entreprise a du mal à gérer ses coûts ou à maintenir ses prix.
- Cash-flow négatif : Un cash-flow opérationnel négatif sur plusieurs exercices indique que l’entreprise ne génère plus assez de liquidités pour financer son activité.
🔹 Augmentation de l’endettement
- Ratio Dette/EBITDA élevé : Si ce ratio dépasse 3-4, cela signifie que l’entreprise a du mal à rembourser ses dettes.
- Ratio de faible liquidité (Current Ratio < 1) : L’entreprise a plus de dettes à court terme que d’actifs disponibles pour le payeur.
- Remboursements de dettes repoussés ou renégociés : Mauvais signe de santé financière.
🔹 Dégradation de la notation financière
- Les agences de notation (Moody’s, S&P) abaissent la note de l’entreprise, ce qui signifie une perte de confiance des investisseurs et des déficits.
2. Signes avant-coureurs d’une liquidation ou d’une sortie de la bourse
Une entreprise peut sortir de la bourse (délister) volontairement ou involontairement :
🔸 Sortie volontaire (OPA, rachat par un actionnaire majoritaire)
- Une entreprise peut être rachetée par un grand groupe ou un fonds d’investissement.
- Une OPA (Offre Publique d’Achat) peut entraîner un retrait de la cote si l’acheteur détient plus de 90% des actions.
🔸 Sortie involontaire (liquidation, faillite, radiation par l’AMF)
- Non-respect des règles boursières (informations financières non publiées, manquements aux obligations légales).
- Faillite ou mise en redressement judiciaire : Lorsqu’une entreprise ne peut plus payer ses dettes.
- Actions à prix très bas : En cas de forte chute (ex : action sous 1€ pendant une période prolongée), la société risque d’être retirée de la cote.
3. Anticiper ces risques en tant qu’investisseur
- Suivi des résultats financiers : Lire les rapports trimestriels et annuels pour voir l’évolution des bénéfices et de la dette.
- Surveillance du prix de l’action : Une chute constante peut indiquer une perte de confiance des investisseurs.
- Analyse technique & fondamentale combinée : Détecter des signaux baissiers confirmés.
- Sentiment du marché & actualités : Les événements comme des départs de dirigeants, des procès ou des scandales financiers peuvent être des signaux d’alerte.
Conclusion
L’analyse fondamentale et financière permet d’anticiper le déclin d’une entreprise avant qu’elle ne soit en faillite ou ne quitte la bourse. Un investisseur averti peut ainsi éviter d’être piégé sur une action vouée à disparaître et réagir en conséquence (vente ou prise de bénéfices avant une OPA par exemple).